Connexion membres

Le scandale des faux CV

À l’heure où Web et concurrence exacerbée semblent faire bon ménage, tout semble permis pour trouver des projets de traduction. Même l’interdit : inonder les sociétés de traduction de faux CV alléchants ou pire, utiliser de vrais profils de traducteur et détourner les commandes. Traducteurs, clients, sociétés : ouvrez l’œil !

 

 

1/ L’arnaque des faux CV : vol d’identité

Parfois les créateurs d’arnaque n’ont pas de chance : ils envoient le profil d’un traducteur à un client… mais celui-ci travaille déjà avec cet intervenant ! Et il remarque quelques toutes petites anomalies : l’adresse e-mail et le téléphone indiqués sur le CV ne sont pas les mêmes que dans sa base de données.

L’arnaque est subtile, mais bien réelle. En récupérant des CV de traducteurs sur Internet, certaines personnes malintentionnées modifient seulement l’adresse e-mail, les coordonnées bancaires et le téléphone. Ainsi, la société passe commande d’une traduction à ce faux traducteur et le rémunère sur un compte Paypal prévu à cet effet.

Problème : 1/ il existe un traducteur à qui on a volé son identité et sa crédibilité, 2/ le travail envoyé est d’une piètre qualité, voire est simplement passé par Google Traduction. Clients et traducteurs sérieux se sont donc fait avoir.

Le site translator-scammers.com propose de dénoncer systématiquement les arnaqueurs pour les gêner dans leur activité commerciale. Pour autant, cela ne semble pas être très efficace, la création d’un nouveau profil ou d’un nouvel e-mail faisant partie de leur flux de travail quotidien…
Alors, quelle solution ? Pour plus d’efficacité, il va falloir revenir aux basiques : prospection commerciale non virtuelle plus poussée pour les traducteurs, modification des pratiques de recrutement pour les sociétés clientes, innovations pour sécuriser le recrutement, comme la Certification CLIP.

 

 

 

2/ Le mensonge des fausses références : abus de crédibilité

On a cru un temps qu’Internet allait permettre de se passer totalement d’intermédiaires, quel que soit le service à acheter. Que les réseaux sociaux professionnels permettraient de découvrir quels sous-traitants travaillent avec quels clients.
C’était sans compter les CV remplis de fausses références. Par exemple, vous êtes une société de traduction et vous recevez le CV d’un traducteur qui écrit en grosses lettres qu’il/elle a travaillé pour vous par le passé… ce qui, après quelques recherches est totalement faux. D’autres sociétés vont donc peut-être recruter cette personne sur la foi de cette référence, pensant qu’elle est sérieuse car vous êtes sérieux.

Problème : si elle ne l’est pas, elle vous utilise à mauvais escient et ternit votre réputation par effet ricochet. Afficher ou exiger des références-projets précises est également un leurre, car celles-ci sont presque toujours invérifiables en raison de contrats de confidentialité. Les professionnels se refusant à afficher leurs clients, car ils respectent ces clauses, se trouvent pénalisés, tandis que ceux qui communiquent des noms de marque pompeux mais sans fondement ne se trouvent pas inquiétés.

Ce glissement est aussi présent avec nos réseaux sociaux professionnels préférés. Il faut bien avoir conscience que, sur LinkedIn ou Viadeo, la publication des informations professionnelles n’est pas contrôlée ni contrôlable : Mme Martin peut très bien affirmer noir sur blanc qu’elle travaille pour telle société depuis 6 ans, rien n’est moins sûr. Peut-être a-t-elle travaillé dans cette société un an, peut-être jamais. Aucun recours n’est possible pour l’entreprise qui voudrait rétablir la vérité de toute façon.

Quelle parade à ce type de dérive ?
Recruteurs et traducteurs peuvent mettre en avant un score CLIP plutôt que des références non vérifiables et plus ou moins exactes. En revenant au cœur de la problématique qualité (les compétences), le recrutement est sécurisé et optimisé.

 

3/ Le flou des diplômes universitaires

Enfin, le dernier flou du processus de recrutement d’un traducteur concerne les diplômes universitaires.
Les diplômes semblent être la valeur refuge pour déterminer le niveau d'un candidat. On présume que l'université a sélectionné les candidats, n'a gardé que les élèves ayant un certain niveau et que seuls les étudiants aptes à la traduction professionnelle décrochent leur diplôme.

C'est très souvent le cas, mais pas toujours. Contraintes administratives, volonté de ne pas pénaliser un étudiant, bienveillance excessive sans commune mesure avec les attentes du monde professionnel, etc. Les biais qualitatifs d'un diplôme sont multiples.
Sans compter qu'il est également difficile d'évaluer la qualité des formations dispensées, hors EMT (European Master of Translation).

Et ce n'est pas le seul écueil. Comment s'assure-t-on qu'un candidat est bel et bien diplômé de cet établissement ou université ?
Même en demandant à ce que le scan d’un diplôme soit envoyé, à l'heure de Photoshop rien n'est moins vérifiable.
Peut-être que la personne qui vous envoie le document n’existe même pas [schéma d’arnaque repéré par le site Translator Scammers : exiger de traducteurs en recherche de projets le scan de leurs diplômes pour les détourner ensuite].

Peut-être que cette personne existe mais n’a pas de diplôme.
Peut-être que cette personne a fait ses études dans ce cursus universitaire sans passer le diplôme.
Peut-être qu’elle est véritablement titulaire du diplôme, mais il reste un grand flou sur la note obtenue : 18/20 ou 10,5/20 ?

 

 

 

Pour conclure, clients, traducteurs, sociétés de traduction : ces trois points, dont vous étiez peut-être déjà conscients sont des appels à la vigilance. Vérifiez la provenance des informations que vous recevez ou recoupez les données des sociétés qui vous contactent. Pour aller plus loin dans la sécurisation, pensez à la Certification CLIP qui a été créée dans le but de vous aider à y voir plus clair. En effet, en évaluant les compétences réelles, nul besoin de lutter contre le recours abusif à Photoshop pour la modification de diplôme…