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La qualité est-elle chère ? 3 études de cas qui montrent le coût de la non-qualité

De la même manière qu’il est plus simple de définir ce qui est mauvais que ce qui est bon, il est paradoxalement plus simple de définir le coût d’un problème de traduction que le ROI d’une bonne traduction. Cet article vous présente trois études de cas.

 

Étude de cas 1

Traduction d’un logiciel dans une langue étrangère exotique. La phase de mise au point de la terminologie, c’est-à-dire de glossarisation, est intégrée dans le processus de traduction. Un linguiste réalise des recherches et propose des termes dans la langue source. Le validateur les approuve.

Une traduction sérieuse est réalisée, un contrôle-qualité approfondi est mis en place.
Tout va bien… jusqu’à ce que le client principal de cette zone géographique revienne vers le développeur de logiciel : la terminologie ne lui convient pas, il trouve qu’elle ne correspond absolument pas à celle utilisée dans sa branche d’activité très spécialisée.
Branle-bas de combat !

Le client revient vers le prestataire de traduction, le glossaire est de nouveau étudié, un tiers est appelé pour évaluer le glossaire, en concertation avec le client final, et certains termes sont modifiés. Il faut maintenant changer tous les termes du projet. Adapter si besoin chacune des phrases, si le terme modifié change de genre, par exemple. Puis aller modifier les termes directement dans le logiciel, après production.

 

Coût évalué : 7 fois plus cher de changer après-coup la terminologie que de la modifier avant production du logiciel.
Réunions de crise, échanges, relectures, réunions internes : des dizaines d’heures perdues pour le client, pour le prestataire de traduction et pour le traducteur.

 

 

 

Étude de cas 2

La société Y doit faire traduire son site Internet et ses brochures commerciales. La traduction étant un poste qui semble toujours très cher, les prestataires sont sélectionnés souvent sur la base de leur prix ou les traductions sont confiées à des non-professionnels (assistants administratifs ‘’bilingues’’, stagiaires parfois, etc.). Dans ce cas, la situation retenue était peu chère et non-professionnelle : agence low-cost et recours à du personnel interne bilingue et non formé.

6 mois après publication, les premiers retours qualité arrivent :

  • Il y a 3 fautes d’orthographe sur les brochures. 3 000 brochures ont été imprimées. 1 000 ont été distribuées et ont fait mauvaise impression. 2 000 doivent être jetées.
    Coût :reprise de la traduction, réimpression de 2 000 brochures, image de marque écornée pour 1 000 clients.

 

  • Sur le site Internet, le nom générique du produit commercialisé n’est pas cohérent de page en page. Plusieurs mots différents, plus ou moins synonymes sont employés pour définir le même produit. Pendant 6 mois, tous les internautes attirés par de coûteuses publicités Adwords sont restés perplexes, car ne comprenant pas vraiment le contenu des argumentaires commerciaux du fait de ce problème de cohérence.
    Coût : perte d’efficacité commerciale pendant 6 mois et publicités Adwords non rentables, car non transformées.

 

  • L’habillage vertical d’un stand de 200 m² a été imprimé : le slogan traduit comporte une faute de conjugaison très grossière et tutoie le client. Le déplacement commercial se chiffre pourtant en dizaines de milliers d’euros : réservation d’un stand immense dans un salon professionnel couru, création de vidéo, matériel vidéo, frais de déplacement et d’hôtellerie du personnel, etc. Le slogan, qui mesure 15 cm de haut, a permis d’économiser entre 5 et 45 € de traduction (en partant du principe qu’il est recommandé de faire appel à de la transcréation pour bien adapter un slogan)…
    Coût de traduction à comparer avec le budget général du déplacement.
    Coût : image de marque fortement endommagée, sans rapport avec les économies réalisées par rapport à l’investissement global. Combien de ventes non réalisées sur le salon ?

 

 

Étude de cas 3

Start-up anglo-saxonne qui propose un service sur smartphone à destination des jeunes.
6 mois après le début de la commercialisation de la version française, les ventes ne décollent pas. Une étude indépendante montre que le texte est absolument correct… mais totalement incompréhensible. Après lecture de l’argumentaire, on ne saurait expliquer clairement de quoi il s’agit.

De plus, le tutoiement, pour faire ‘’jeune’’, a été adopté sans concertation ni considération et aurait dû être un élément de style mûrement réfléchi.


Coût :
 une traduction à refaire faire (coûts doublés), 6 mois sans ventes.