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Secteur de la traduction : diagnostic et remède

Dans cet article, découvrez 6 constats, tirés d'une expérience des flux et relations au sein du secteur de la traduction. Ces constats mettent en valeur certains manquements du secteur de la traduction, manquements ayant de lourdes conséquences dans la vie de milliers de professionnels.

 

1/ Morcellement du secteur de la traduction et manque de communication entre les différents acteurs
La profession est structurée en associations professionnelles centrées autour d'un métier ou d'un type d'acteurs principaux : associations de traducteurs, associations d'entreprises de traduction, associations d'universités.

Vestige d'une époque où la traduction commerciale n'avait pas encore connue le boom des années 2000-2010, cette organisation n'est plus pertinente dans un monde où la communication est fluidifiée et où seules l'offre et la demande semblent faire la loi.

 

2/ Manque d'outils pour évaluer les compétences réelles des traducteurs
La norme européenne EN-15038:2006 / ISO 17100:2015 met en avant les diplômes universitaires de traduction. Le programme EMT met en avant les Masters de traduction dits "sérieux". Mais qui évalue, in fine, la qualité réelle des travaux d'un traducteur professionnel ?
Juste après son diplôme, 5 ans après son diplôme, 15 ans après son diplôme ? Cette normalisation des processus évite le problème central de la traduction qui est l'évaluation "sur pièce".

 

3/ Faible offre de formations professionnelles continues pratiques et adaptées au rythme des traducteurs
Aujourd'hui, pour devenir traducteur professionnel, la quasi-totalité des offres de formation sont universitaires, et la grande majorité des cours sont présentiels, ce qui ne semble pas correspondre aux exigences de mobilité et de flexibilité des candidats actuels. De plus, l'offre de formation continue est floue, souvent conçue sous forme de passation de compétences et non de mise en pratique et d'évaluation consécutive.

 

4/ Difficultés des jeunes diplômés à s'insérer sur le marché du travail
Difficultés des jeunes traducteurs à trouver un emploi du fait d'une diminution drastique des postes salariés, difficultés à commencer une activité indépendante économiquement viable, faibles rémunérations, etc.

 

5/ Un marché polarisé par des sociétés de traduction internationales et par des sociétés "en-ligne"
D'où une absence de lisibilité et parfois des pratiques peu déontologiques
Sous-traitance de manière plus ou moins rigoureuse à des traducteurs professionnels ou non, et traductions peu ou pas corrigées/évaluées.

 

6/ Sacrifice de la qualité aux impératifs économiques
Méconnaissance ou volonté du moins-disant, absence de valorisation du coût des problèmes qualité, prestations de TEP détricotées, arrivée de la post-édition sans formation suffisante.

 

Ces éléments sont à la genèse de la création de CLIP et ont déclenché par la création du "remède" : la Certification et la mise à disposition de formations de qualité en ligne.